En 1983 étudiant aux arts déco à Paris je participe à lédition du grafzine Blank qui fait appel à des artistes comme Pascal Doury ou Nina Kuss de Lucrate Milk. Animé par la volonté de fabriquer des images inspirées par Bazooka et la figuration libre un petit groupe se forme. Ces productions graphiques utilisent la sérigraphie et la photocopie, mais également la peinture en direct qui répond à un désir daction. Les deux lettres symétriques et réversibles O et X me servent de signature et de marque. La rencontre avec Jean Faucheur qui peint de grandes fresques sur papier avant de les coller sur les panneaux publicitaires est décisive. Enthousiasmé par cette démarche nous nous joignons à lui sous le nom des frères Ripoulin. La peinture est notre moyen dexpression, impulsive et parodique elle sinspire de la culture pop avec un penchant pour le mauvais goût. La concurrence avec les images publicitaires dicte certains choix graphiques comme lutilisation daplats et de larges cernes. La découverte de Keith Haring est un véritable choc, durant son séjour en France, il peint une affiche dans notre atelier et la colle sur un des 22 panneaux de la station de métro Dupleix investie pour loccasion. Les médias sintéressent à cette forme dart de rue et Agnès B inaugure sa galerie avec notre 1º exposition .Le galeriste new-yorkais Shafrazi avide de nouveautés nous propose également une exposition. Lors de mon séjour je suis frappé par lémergence du graffiti et par une rencontre aussi fugace que mémorable avec Warhol. En 1985, 40 artistes participent à un collage géant dans Paris, puis deux expos collectives en 86 et 87 judicieusement nommées les médias peintres et les allumés de la télé précèdent la fin officielle du groupe. Chacun expose simultanément dans 7 galeries parisiennes. Cest ma première exposition personnelle et à cette occasion des adhésifs de couleurs remplacent lacrylique. Je participe à des expositions collectives avec les autres membres du groupe : Bla + Nina Childress Manhu et Trois carrés jusquen 1990. Pierre Huyghe et Closky se tournent vers de nouveaux médias et sont reconnus par le monde de lart. Je continue à peindre. Leuphorie des premières années fait place à des questions : que peindre, sur quel support et dans quel cadre montrer ce travail ? A partir de là je me consacre à la recherche dun langage formel. En 1993 je renoue avec les collages car la jubilation que procure le procédé me manque. Jusquen 2001 jexpose mes toiles dans des galeries principalement à Paris en continuant ponctuellement à intervenir dans la rue. Décoratif et ironique, proche de labstraction par la soustraction ou le détournement des signes, mon travail imprégné dimagerie commerciale sarticule autour de la notion de choc esthétique. Aucune explication préalable nest nécessaire à son appréhension. A partir de 2004 je colle 130 affiches peintes sur les panneaux de la ville de Bagnolet où je vis .Cette démarche qui instaure un dialogue ludique avec la ville devient lessentiel de ma production. En 2005 je retrouve Faucheur qui fédère une mouvance de jeunes artistes urbains avec lesquels je participe à des opérations de collages à grande échelle. En 2007 il monte un projet, le M U R qui pérennise un panneau double que les artistes conviés utilisent pour une durée de 15 jours. Jinterviens plusieurs fois sur place pour coller des papiers découpés formant une image changeante. Des prises de vues montées en séquences rendent compte de ces changements. La photographie utilisée dabord pour conserver un témoignage de ses actions éphémères occupe maintenant une place importante dans mes activités en donnant un cadre à ces compositions in-situ.